Coronavirus : la FSU exige le retrait de la consigne inacceptable du Recteur !

Communiqué de presse FSU Pays de Loire
18 mars 2020

Courrier du recteur
Lettre de la FSU

Par courriel adressé le 18 mars aux établissements scolaires, Monsieur le Recteur de Nantes« suggère d’utiliser un commerce autorisé de proximité comme point relais où les familles [éloignées du numérique] pourraient retirer et rendre documents, devoirs et livres »…

Dans les conditions actuelles de confinement demandées par le Président de la République et le ministre de l’Intérieur, la FSU Pays de la Loire exprime son indignation à une telle suggestion. Il s’agirait pour les personnels (enseignants ou administratifs) de contrevenir à la loi en se comportant ainsi, puisqu’il s’agit de contourner les dispositions réglementaires. Alors que les forces de l’ordre circulent dans les rues pour faire respecter les obligations sanitaires qui s’imposent à tous, Monsieur le Recteur « suggère » de multiplier les déplacements. A l’heure où les échanges entre les personnes doivent être des plus limités, comment imaginer que les personnels déposent à l’attention de nombreuses familles des documents dans les commerces de proximité alors que celles-ci peuvent ne rien avoir à y faire ?

Nous rappelons par la même occasion que les milieux ruraux sont loin de disposer tous d’un commerce.

D’autre part, il mentionne que « chaque famille doit être contactée par téléphone une à deux fois par semaine, par le professeur pour le 1er degré, par le professeur principal pour le 2nd degré, pour faire le point sur le travail de l’élève, échanger avec la famille sur le suivi de son enfant ».

Nous confirmons, si Monsieur le Recteur en doute encore, que l’ensemble des personnels de l’éducation nationale est totalement mobilisé. Les remontées du terrain nous témoignent de l’engagement de tous les agents. Ils font preuve de dévouement et de créativité pour répondre aux attentes des élèves qui leur ont été confiés dans la confiance par des familles qui sont aujourd’hui confinées et angoissées par la situation sanitaire.

L’accueil des enfants de soignants s’organise sur tous les territoires dans la solidarité la plus totale. Les enseignants, en partenariat avec les collectivités, organisent au sein des établissements et des écoles des permanences qui permettent aux soignants d’exercer leur fonction plus sereinement.

Par contre, les situations matérielles ne sont pas égales et aussi parfaites que le ministre peut le laisser entendre. Les difficultés de connexion sont encore une réalité quotidienne. Les personnels tâchent d’y pallier comme ils le peuvent. D’ailleurs ils ne disposent pas de moyens professionnels leur permettant de remplir leurs missions.

Si les inquiétudes légitimes de Monsieur le Recteur sur « l’accroissement des inégalités » se posent au moment critique d’une pandémie, la FSU sera tout à fait disposée à approfondir ce sujet dans une période plus sereine afin de définir des moyens efficaces dans la durée.

La FSU exige qu’un contre-ordre soit diffusé sans délai et demande que tous les personnels du service public d’éducation puissent enfin exercer leurs missions dans la confiance.