CAEN du 2 décembre 2019

Déclaration des représentant.es de la FSU

Mesdames, messieurs les membres du CAEN,

La FSU entend aussi lors de ce CAEN défendre son projet pour l’Éducation et les mesures portées par les ministères de l’EN et de l’Agriculture dont certaines sont soutenues et encouragées par la région ne vont pas dans le sens escompté. Entre parcoursup, la réforme des lycées, le démantèlement du service public d’’orientation, la place accrue donnée à l’apprentissage patronal, l’Éducation Nationale subit attaques sur attaques et comme souvent, les élèves issu.es des classes défavorisées sont les premiers touchés. En supprimant des centaines d’emplois dans le secondaire, le ministère fragilise une fois de plus les établissements qui continuent de voir leurs effectifs augmenter. La conséquence est une hausse des effectifs par classe, l’impossibilité d’aider les élèves en difficultés … Et comme dans le même temps, les moyens médico-sociaux ne suivent pas, c’est tout le fonctionnement des établissements qui est touché. Le gouvernement est sourd à la colère de la profession, il n’est même pas capable d’entendre la souffrance des personnels y compris quand elle se caractérise par des suicides, malheureusement toujours plus nombreux.
Ce CAEN, hasard du calendrier, se déroule entre deux mobilisations d’envergure dont les mots d’ordre sont approuvés majoritairement par la population française. Les 23 et 25 novembre, des milliers de personnes ont défilé pour dire stop aux violences sexuelles et sexistes, pour défendre les droits des Femmes et pour s’opposer au féminicide. Le 5 décembre, les rues françaises seront pleines ce sont les de salarié.es, du privé comme du public, de les citoyen.nes, de les retraité.es, les d’étudiant.es, les sans-emplois, qui défileront, à l’appel de l’intersyndicale FSU CGT FO Solidaires, pour dire non au projet gouvernemental de démantèlement du système de retraite par répartitions.
Il est assez rare dans la Vème République de voir un gouvernement et par ricochet un président subir en deux semaines des mobilisations d’envergure dénonçant leur inaction dans le premier cas, leur politique antisociale dans le second.
En voulant démanteler le système de retraites par répartition, sous couvert de plus de lisibilité, de justice et d’équité, le gouvernement, entend enterrer un système de solidarité intergénérationnel qui fait ses preuves (taux de pauvreté des anciens le plus faible d’Europe) au profit d’un système individualiste qui verra un alignement des pensions par le bas en particulier pour les personnels de l’éducation qui verront leur pension amputée d’au moins 30 % ! Système qui de plus, ouvre la voie à une introduction généralisée de la capitalisation et des fonds de pension pour les plus aisé.es
Le système par répartition n’est pas parfait mais sa suppression ne résoudra en rien les inégalités existantes, notamment celles relatives aux différences de salaires et à la durée des carrières, entre les Femmes et les Hommes. En revanche, le projet gouvernemental programme la paupérisation des retraités par une baisse drastique et généralisée des pensions.
Ce n’est pas un syndicaliste mais un ex premier ministre, ancien président de la région Pays de la Loire qui, devant un parterre de patrons, expliquait en 2006 que la première vertu du système par points était la baisse des pensions.
Avec d’autres organisations syndicales, la FSU rappelle son attachement au régime de retraite par répartition et demande au gouvernement de retirer son projet. C’est le sens de la journée de grève interprofessionnelle du 5 Décembre qui s’annonce déjà comme un vrai succès de participation que le gouvernement ne pourra pas taire ou sous-estimer.
D’ores et déjà, la FSU s’inscrit dans la poursuite de ce mouvement en ne s’interdisant aucune modalité, notamment la reconduction de la grève. Nous appelons tou.tes les salarié.es à participer aux AG du 5 décembre pour définir les suites de la mobilisation en débattant de toutes les modalités y compris la reconduction de la grève.
Par ailleurs, la FSU est disposée à faire connaître ses propositions pour garantir un haut niveau de protection sociale pour toutes et tous, en mettant en débat une autre répartition des richesses et du travail.
Le vent tourne et l’après 5 décembre, il risque de s’inscrire dans une mobilisation durable, interprofessionnelle.
Les politiques néolibérales, liberticides et d’exclusion menées par le gouvernement augmentent les fractures sociales. Dans de nombreux pays, elles ont amené au pouvoir l’extrême droite. Le gouvernement joue un jeu dangereux auquel la FSU continuera de s’opposer en revendiquant une société plus juste, plus égalitaire avec des services publics et les des droits des salarié.es et des chômeurs renforcés.